GRAND ANGLE 💡: Voyager en avion - mythes et réalités
(par Carole)
Après des années à survoler l’Europe et l’Amérique du Nord pour porter la bonne parole de l’investissement responsable (avec 30 000 km soit ~ 9 tCO2e par an en vitesse de croisière), on peut dire que je reviens de loin.
Certes je n’ai plus fait aucun vol pro depuis le Covid, mais j’ai pris une fois l’avion en 2022, et même si je préfère fortement l’éviter je n’ai rien signé en lettre de sang pour 2023 et les suivantes…Pendant ce temps là, le trafic est reparti de plus belle, toutes générations confondues.
Pourtant, lorsque je demande à mes ami.e.s quels sont leurs projets pour les vacances, je commence à sentir une certaine gêne chez ceux qui ont opté pour le Japon, la Thaïlande ; ou ceux qui sont déjà revenus d’une virée dans les îles grecques avant qu’il n’y fasse trop chaud.
Entre le Salon du Bourget et la proposition de Jancovici de limiter les vols à quatre dans une vie pour respecter nos engagements climatiques, une chose est sûre: c’est un sujet clivant, et aussi un cas d’école sur la désinformation et sur nos mécanismes de protection et de marchandage face à ce qui est-pour certains-une habitude de vie non-négociable. On part explorer tout ça?
1/ Relativisme: “Il ne faut pas exagérer, l’avion ce n’est qu’une petite part des émissions
☁️ En plus du carburant qui représente plus de 2,5 % des émissions , les traînées de condensation créent de l’effet de serre additionnel hors émissions. L’avion c’est donc environ 5 à 6% du réchauffement global2. Comparé à d’autres industries, l’aviation est “une pollution des happy few” puisque ce mode de transport est utilisé par moins de 11% de la population mondiale et que parmi eux, 1% des voyageurs les plus fréquents sont à l’origine de la moitié des émissions du secteur3.
📈 Alors que nous devons réduire nos émissions d’au moins 5-7% par an pour atteindre les objectifs des accords de Paris, le trafic aérien augmente de 5% par an, encore plus vite que le PIB mondial. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter: Airbus prévoit encore un doublement des passagers d’ici 15 ans.
🤷Parce qu’en soit, l’argument de “ce n’est qu’une petite part des émissions” pourrait s’appliquer à tout ce qui se divise en catégories assez petites, cet “aquoibonisme” amène donc à ne se préoccuper de rien, puisque rien n’est significatif.
2/ Marchandage: “Vu l’empreinte carbone moyenne des Français, moi qui n’ai pas de voiture, j’ai bien le droit de prendre l’avion quelques fois par an!”
⚖️ Si on s’arrête aux chiffres moyens de l’empreinte carbone d’un Français, on voit en effet que la voiture représente 5 fois l’impact carbone de l’avion. Mais ce n’est qu’une moyenne: l’empreinte carbone d’un urbain sans voiture qui part une fois à NY et une fois en Crète, sur la partie transport uniquement est de 2,4T soit très proche de la moyenne des français à 2,65T. Pour rappel, l’objectif de l’Accord de Paris revient à diminuer à maximum 2 tonnes de CO2eq/an par personne - en tout.
🏖️ La différence des usages pour les transports est primordiale: la voiture est avant tout utilisée pour des déplacements contraints (travail, école, courses etc.) et donc difficiles à limiter. A l’inverse, l’avion est majoritairement utilisé pour les loisirs.
3/ L’appel à une cause: “Comment découvrir d’autres cultures si on ne peut plus voyager loin?”
🏢 🎒 Nous avons en tête de romantiques voyages à sac-à-dos, des rencontres et échanges profonds avec des habitants au hasard de nos trajectoires…mais beaucoup restent confinés dans leurs hôtels et n’échangent que quelques banalités avec les professionnels du tourisme.
🧑✈️Prendre l’avion pour explorer des pays où une grande majorité des personnes n’ont pas ce privilège pourrait aussi contribuer au renforcement d’une image de réussite sociale liée au voyage et donc encore accélérer la croissance du trafic en rendant l’avion désirable à toujours plus de monde.
4/ Techno-solutionnisme: “L’avion vert va arriver…en prenant l’avion j’aide ces entreprises à continuer d’innover!”
⛹️ Gare à l'effet rebond4! Tous les gains d’efficacité énergétique (environ 25% dans les 15 dernières années) ont été largement gommés par la hausse du trafic.
🌽 Les carburants alternatifs (aussi appelés “Sustainable Aviation Fuels, SAFs”) sont essentiellement issus de la biomasse5 qui sera disputée par tous les autres modes de transports : non seulement très insuffisante pour couvrir les besoins de l’aviation mais aussi issue d’une agriculture intensive, elle-même dommageable pour l’environnement6.
💦 Les projets d’utilisation d’hydrogène à partir de renouvelables sont encore très expérimentaux: les avionneurs eux-mêmes admettent un lancement au mieux en 2035 pour des trajets inférieurs à 1500 km, soit potentiellement seulement 6% de l’ensemble des émissions du secteur . Leur développement n’est de plus pas soutenable vu l’augmentation des autres besoins d’énergie - comment justifier d’allouer des ressources aux vacances d’une minorité plutôt qu’au chauffage ou à la mobilité quotidienne du plus grand nombre?
5/ Pour les court-courriers je veux bien faire un effort, mais le train est souvent bien plus cher!
💶 Cet écart flagrant révèle le non-alignement des politiques publiques avec les Accords de Paris: l’avion bénéficie encore de subventions massives7, et d’exonérations (pas de taxe carburant sur le kérosène) qui créent une distorsion. On paye une TVA à 10% sur le train, 0% sur les vols internationaux. Donc l’avion est souvent moins cher en partie grâce à nos impôts!
Selon la récente étude de Greenpeace qui a étudié plus d’une centaine de trajets en Europe, les trajets en train sont en moyenne deux fois plus cher que ceux en avion (et même 2,6 fois en France, et 4 fois au Royaume-Uni).
Et cela va continuer: Le président de la République a récemment engagé l’Etat à verser 300 millions d'euros d'aides sur la période 2024-2030, pour soutenir la recherche sur l’avion vert, avec une seconde enveloppe de 200 millions d'euros, pour soutenir les « jeunes pousses ».
6/ Appel à l’indulgence: “Bon ok, mais là, j’ai déjà pris mes billets pour l’été. Si j’achète une compensation carbone, ça limite la casse, non?”
🌳La compensation carbone a donné lieu à d'innombrables fraudes révélées récemment par une série d’enquêtes8: Plus de 80 % des certificats délivrés sont sans valeur: issus de forêts qui n'auraient jamais été déboisées9 (donc sans aucune capture additionnelle à l’existant) ou de forêts bien plantées mais qui ont brûlé depuis la vente du certificat.
Résultat: L'utilisation de crédits carbone peu efficients pour prétendre à la neutralité carbone a valu une “class action” à la compagnie américaine Delta Airlines. Air France et Lufthansa ont aussi dû faire machine arrière, sous la pression.
Si c’est trop tard et que le billet est pris, il est plus efficace de soutenir Terre de Lien, association qui agit pour la préservation des terres agricoles dans le respect de l’environnement.
Conclusion: Ok, je rends les armes. Mais concrètement, qu’est ce que ça change que je ne prenne plus l’avion (ou beaucoup moins) si tous les autres continuent?
🗣️Participer à la baisse de la demande: plus on sera nombreux à faire cet effort, moins d’avions décolleront.
🔄Contribuer à changer la norme sociale dans notre cercle de proches. Prendre l’avion, manger de la viande rouge tous les jours… Ces comportements n’étaient pas une habitude fréquente il y seulement une génération et leur impact environnemental est tel qu'il est fort probable que nous puissions inverser la tendance si nous agissons collectivement.
📜Favoriser la réglementation. A terme, plus on sera nombreux à réduire fortement notre usage de l’avion, plus la correction des politiques publiques (à commencer par une baisse des subventions et un réinvestissement sur les transports décarbonés comme le train) sera acceptable au yeux des décideurs.
🌴(re)Découvrir notre pays. A votre avis, d’où viennent les photos ci-dessous? Caraibes? Polynésie, Nouvelle Zélande? Envoyez-nous vos réponses exfiltrees@gmail.comles gagnants seront annoncés dans un prochaine numéro!
💚COUP DE CŒUR : Taxe Carbone : une injustice nécessaire ?
Qu’est-ce que le Pape, Cate Blanchett, et un bon paquet d’ONG environnementales ont en commun ? Pour le savoir, regardez sans plus attendre cette excellente vidéo de Maxime Lambrecht, chercheur à l’Université de Louvain, plus connu sous son nom de blogueur Philoxime. 🎥
Avec ses « partners in crime », les blogueurs Heu7reka et Le Réveilleur (plus de 600,000 followers YouTube à eux 3), Philoxime se penche sur la question centrale de la justice et l'acceptabilité sociale d’une possible taxe carbone.
La vidéo est assez longue (plus de 45 minutes) mais elle vaut vraiment le coup. À vos casques pour un trajet de métro, train ou autre ! 🎧 🚇🚆.
Parmi les points clés mis en avant par les auteurs :
👉 Distinguer la question de la justice de celle de l'acceptabilité sociale : certaines mesures fiscales peuvent être considérées comme justes du point de vue académique, mais rencontrent une forte résistance dans l'opinion publique. Ainsi, une taxe carbone dont les recettes seraient affectées à l'adaptation au réchauffement climatique dans les pays du Sud ou pour financer “les pertes et préjudices” pour les générations futures peut être considérée comme moralement juste, mais s’avèrerait très difficile à faire accepter.
👉 Un des autres principaux défis liés à la taxe carbone est son impact « régressif », c'est-à-dire qu'elle affecterait davantage les plus pauvres que les plus riches. Cela s'explique notamment par le fait que les dépenses énergétiques des plus démunis sont souvent incompressibles, tandis que les plus aisés ont la capacité d'investir dans des équipements moins carbonés pour réduire leur charge fiscale. ⚖️💰📉
👉Le pragmatisme doit prévaloir. Il est préférable d'avoir un système perfectible plutôt qu'aucun : une taxe carbone systématique à l’échelle des particuliers sera à moyen terme inévitable pour réduire les émissions, même si imparfaite d'un point de vue de justice. Il sera en revanche indispensable de prioriser l’acceptabilité sociale et d'accompagner une nouvelle fiscalité du carbone par des mesures transitoires permettant aux ménages de s'adapter. 🌿🤝📈
👉 Actuellement, la plupart des pays utilisent les recettes liées à la taxation du carbone pour alimenter le budget général de l'État, mais cette approche suscite une grande méfiance dans l’opinion publique10. Il existe d'autres approches. Par exemple :
● Affectation dédiée à la transition écologique : Le Japon et la Californie utilisent les recettes de la taxe carbone pour investir dans des infrastructures liées à la transition énergétique.
● Réductions d'impôts : Une option promue par les économistes néoclassiques, mais qui peut négliger la redistribution et laisser les plus défavorisés sans soutien financier.
● Redistribution des recettes : sous forme d'allocations ciblées ou d’une revenu climatique universel comme en Suisse et en Autriche par exemple: une solution permettant potentiellement d'éviter le non-recours, de récompenser les comportements écologiques et de renforcer l'acceptabilité sociale11.
● La vidéo analyse également d’autres propositions alternatives, telles que les quotas carbone individualisés, une taxe progressive basée sur les émissions, et un impôt sur la fortune climatique. Sans surprise il n’existe pas de solution miracle : une combinaison de mesures sera probablement nécessaire.
👉 Les détracteurs de la taxe carbone cherchent souvent à manipuler l’opinion publique en insistant sur les hausses de prix sans prendre en compte les mesures redistributives. Or, une taxe carbone se distingue de la plupart des taxes car sa finalité principale n’est pas de collecter de l'argent, mais d'augmenter le coût d'utilisation des ressources fossiles (c’est en ce sens qu’elle est vue par beaucoup comme une taxe “pigouvienne” qui a une vocation incitative pour encourager la réduction d’un usage). Les auteurs insistent sur le fait que quel que soit la forme finale de la taxe, il faudrait préserver le caractère incitatif (ce qui ne serait à priori pas le cas avec un ISF climatique par exemple) car il est généralement un vecteur particulièrement efficace pour favoriser les changements des comportements. 💡💸🌱
Selon un sondage de l’ADEME, un Français sur deux se déclare favorable à l’augmentation de la taxe carbone. Sous condition d’équité sociale (« que cela ne pénalise pas le pouvoir d’achat ») et d’affectation des recettes (« financer des mesures de transition écologique »), l’acceptation devient très largement majoritaire (77 % en 2020 et 72 % en 2021).
Et vous ? Que seriez-vous prêts à payer (et comment ?) pour contribuer à la transition ?
DU SAVOIR AUX ACTES 🙋♂️ : Faire Son Bilan Carbone
Pourquoi mesurer son empreinte carbone ?
C’est un moyen particulièrement efficace de « casser le triangle de l'inaction"12 👊. Cette expression désigne la situation de blocage collectif où politiques, entreprises et individus se dédouanent de leurs responsabilités en renvoyant la faute sur les autres catégories. Les citoyens ont un rôle clé à jouer.
2 Tonnes : Quésaco? 🤔
Un Français émet en moyenne 10 tonnes équivalent CO2/an (1,5 à 2 fois plus que la moyenne mondiale). Selon les estimations, il faudrait diviser ce chiffre par 5 pour respecter les objectifs de l'Accord de Paris, qui vise à limiter "l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C, tout en poursuivant leurs efforts pour la maintenir à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels". 🌡️
Les trajectoires doivent donc être abruptes pour éviter les pires effets de la crise climatique.
Quelques ordres de grandeur….
L'exercice d'un bilan carbone aide à prendre conscience des ordres de grandeur pour prioriser nos écogestes et commencer à s’inscrire dans une trajectoire de réduction pertinente. Par exemple 1 tonne de CO2, soit la moitié de notre « budget » annuel à atteindre au plus tard en 205013correspond à :
- Plus de 800 Toulouse-Paris en TGV 🚄, ou 8 trajets équivalents en avion ou en voiture thermique en solo 14🚗
- 140 steaks de bœuf15🥩 (NB : l'équivalent d'un steak de bœuf serait plus 3,000 km en TGV. Manger de la viande rouge ou voyager, telle est la question? 💡)
- 2 heures de streaming vidéo/ jour pendant plus de 100 ans16📺
Quel peut-être l’impact de changements individuels ? 📉
Chaque geste vertueux compte !Les actions individuelles vers la décarbonation pourraient conduire à une baisse de 25% en moyenne des émissions globales (et jusqu’à 45% pour les « héros »21) . Ces chiffres ne prennent pas en compte le potentiel positif d’un effet de contagion, d’où l’importance de s’engager et sensibiliser pour maximiser son impact individuel vers une mobilisation collective.
Les ordres de grandeur issus d’un bilan carbone permettent réaliser ce qui est le plus efficace et quelles actions auront du mal à tenir dans un budget carbone compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris.Ainsi, les discours qui consistent à dire : "je prends l'avion tous les mois, mais je fais mon propre compost et je suis engagé dans une démarche zéro déchets" dénotent soit de l'ignorance sur ces sujets, soit de la malhonnêteté intellectuelle.
Comment faire ? 📝
Il existe de nombreux outils pour faire le bilan de son empreinte carbone. Parmi ces derniers :
👉La référence : "Nos Gestes Climat", le simulateur de l'ADEME. Un questionnaire rapide et très simple, avec une méthodologie détaillée. Bonus : à la suite du bilan, l'ADEME propose un "Parcours Action" pour enjoindre les résultats aux actes.
👉Les pionniers : My CO2, mis en place par Carbone 4, le cabinet de conseil de référence pour les stratégie bas carbone, le calculateur propose une plateforme intuitive pour évaluer son empreinte carbone personnelle. 🌿
👉Le plus complet : 2 Tonnes. Ces sessions de groupe, animées par un modérateur en ligne ou en présentiel, commencent par un bilan carbone individuel (10 minutes). L'atelier est plus long (3 heures) mais aussi plus exhaustif, car il offre une réflexion systémique et collective sur les enjeux de décarbonation. (PS : Carole est Animatrice 2 Tonnes depuis quelques mois. Elle voit dans cette exercice « une façon ludique et documentée d’ancrer les ordres de grandeurs et les priorités, à la fois au niveau individuel et collectif »).
L’ACTU DU MOIS 📰 : Comment une Loi sur la Protection de la Nature a enflammé le Parlement Européen
(par Capucine)
Une nature (toujours plus) en péril
J’ai eu la joie de visiter la merveilleuse « Île des Papillons » à Noirmoutier cet été. C’est une chance que ce genre de serre protégée existe car en Europe le nombre de papillons des prairies (ainsi que leurs camarades « pollinisateurs », les abeilles et les oiseaux des champs🦋🐝🐦 dont dépendent nos cultures) a chuté de plus de 30% depuis le début des années 90. A ce rythme-là nos petits-enfants ne pourront peut-être plus les observer dans la nature…
Émerveillement lors d’une visite à “l’Ile aux Papillons” de Noirmoutier. En Europe, 75 % des cultures dépendent des pollinisateurs. Selon les estimations, ils contribuent à hauteur d’environ 5 milliards d’euros à la production annuelle agricole22.
Ce constat fait partie des conclusions alarmantes du dernier rapport de l'Agence européenne pour l'environnement23 qui a inspiré, dans le Cadre du « Green Deal »24, la proposition de Règlement sur la Restauration de la Nature, présentée en juin 2022 par la Commission européenne. A l’origine le texte avait des objectifs ambitieux25 et concernait 20 % des terres et des mers de l’UE d’ici à 2030, et de tous les écosystèmes dégradés (soit 80% des habitats naturels) d’ici à 2050, avec des cibles spécifiques par pays et types d’habitats26. Concrètement cela implique par exemple, la replantation des haies, ou la recréation de zones humides telles que les marécages.
Les tourbières asséchées au profit de surfaces agricoles ([SHUTTERSTOCK]) pourraient être restaurées pour agir comme de puissants puits de CO2. Ces dernières ne représentent que 3 % de la surface terrestre et captent cependant ⅓ du carbone piégé dans les sols27.
Cultures (et éoliennes) en danger ?
Qui aurait pu croire que ce projet de loi deviendrait « l’un des textes les plus controversés du Pacte vert28» ?
En outre, le PPE (dont certains représentant luttent par ailleurs contre les éoliennes dans leurs territoires 🤔 ) assurait que le règlement freinerait de déploiement des énergies renouvelables, un argument contredit30 par les associations d’industrie.
Rupture (et lobbying)
Malgré un vote favorable passé in extremis (336 voix contre 300), les opposants ont obtenu de nombreuses concessions affaiblissant considérablement l’objectif d’origine : notamment la suppression de toutes les dispositions concernant la restauration des écosystèmes agricoles.
La campagne intensive du PPE aura au moins permis de créer des alliances d’ordinaire très inhabituelles pour soutenir la proposition de la Commission, comme par exemple cette position de l’ONG WWF, soutenue par Nestlé et Danone, qui reconnaissent que la productivité agricole dépend ultimement de la résilience des écosystèmes.
Beaucoup de bruit pour…? 📣🤷♀️
Des moyens humains et financiers colossaux engagés, des milliers de manifestants à Strasbourg à Bruxelles, des centaines de Tweets victorieux de tous les partis et lobbys se targuant pour les uns d’avoir sauvé la loi, pour les autres de l’avoir amendée pour contourner les risques d’un texte mal ficelé. Au final quelles seront les avancées ?
Il est encore trop tôt pour le dire puisque le texte est à présent soumis aux habituelles négociations « trilogue » entre la Commission, les États membres via le Conseil et le Parlement.
Cité dans Public Sénat l’eurodéputé EELV David Cormand partage avec beaucoup d’autres une grande amertume sur « le niveau d’ambition extrêmement peu élevé » de la loi.
Une source parlementaire a confié à EURACTIV31 que les législateurs nourrissent « le monstre de Frankenstein des négociations ». Et le think tank du Shift Project d’ajouter « on peut craindre que les hésitations politiques ne se répercutent sur le vote des futurs textes du Pacte vert (…) A cet égard il est préoccupant de voir le PPE appeler à marquer une pause avant d’imposer des ‘’fardeaux’’ supplémentaires à notre économie. Ce type d’opposition reflète une méconnaissance des enjeux climatiques et économiques de long terme, ces deux aspects ne pouvant pas durablement diverger.32»
Pour nous aider à faire mieux le mois prochain, merci beaucoup de répondre aux quelques questions qui suivent - les commentaires publics (ou privés) sont bien sûr les bienvenus:
L’effet rebond désigne un accroissement de la consommation provoqué par la réduction des limites qui étaient jusque-là posées à l’usage d’un bien, d’un service ou d’une technologie. Le surcroît de ressources dégagé est alors utilisé pour une surconsommation du même produit, ou bien pour la consommation d’autres produits. (youmatter.world)
Evaluation de l’impact de l’expansion des cultures pour biocarburants dans les pays extracommunautaires (Etude commanditée au CETRI par la Direction Générale "Environnement" du Service Public Fédéral belge "Santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement")
Les auteurs de la vidéo citent en exemple la façon « assez illisible » dont la taxation du carbone en France a été mise en place en 2014 sous le gouvernement Hollande. C'est la “contribution climat-énergie” une “composante” carbone ajoutée au sein de plusieurs taxes existantes, à savoir la taxe sur les produits pétroliers et les carburants, la taxe sur le gaz fossile et celle sur le charbon. adoptée initialement Selon certains observateur cette opacité a alimenté le soupçon, lors de la crise des gilets jaunes que l'écologie ne soit qu'un prétexte pour renflouer les caisses de l'Etat.
Source : Carbon Trust pour la France. 100,000 heures de streaming pour produire 1 tonne équivalente de CO2. Ce résultat peut varier selon l'appareil utilisé pour visionner la vidéo et diffère selon le mix électrique, plus ou moins carboné, de chaque pays
Sources: Ademe. https://impactco2.fr/habillement/jeans et article du Parisien 8 juin 2019 « Le jean fait sa révolution écologique ». On estime qu’un vêtement en denim peut parcourir jusqu’à 65 000 km avant d’atterrir dans nos armoires. On évalue ses émissions de CO2 à 20 kg en moyenne et jusqu’à 40 kg.
Zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles ou semi-naturelles;
si cela ne tombait pas en plein dans la semaine où (1) je suis (supposément) en vacances à la mer (j'ai pris l'avion pour cela parce qu'étant né à une époque où il était de bon ton d'explorer le monde je me suis marié à une sicilienne - si j'avais épousé ue normande j'aurais pu partir en train - ne mettez pas vos enfants dans des écoles internationales !! ) et où (2) je dois remplir le questionnaire UNPRI (une horreur) - je lirais tout de façon appronfondie et avec plaisir // je trouve le style et choix des sujets absolument excellents !!! donc je vais partager autour de moi - UN GRAND MERCI !!!
si cela ne tombait pas en plein dans la semaine où (1) je suis (supposément) en vacances à la mer (j'ai pris l'avion pour cela parce qu'étant né à une époque où il était de bon ton d'explorer le monde je me suis marié à une sicilienne - si j'avais épousé ue normande j'aurais pu partir en train - ne mettez pas vos enfants dans des écoles internationales !! ) et où (2) je dois remplir le questionnaire UNPRI (une horreur) - je lirais tout de façon appronfondie et avec plaisir // je trouve le style et choix des sujets absolument excellents !!! donc je vais partager autour de moi - UN GRAND MERCI !!!