Exfiltré(e)s/Version Française- Avril 2024 : Emplois en Vert et Contre Tout ?
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Alors que nous nous préparons à une douce journée du 1er mai, parfumée de muguet, pour célébrer le travail en chômant, nous vous proposons quelques réflexions sur les incidences de la transition climatique sur le marché du travail.
Au sommaire de cette édition :
Rubrique Grand Angle - La Transition Écologique va-t-elle Révolutionner Nos Emplois ?
Rubrique Du Savoir Aux Actes - Changer de job
Rubrique Coup de Cœur - Témoignages de “bifurqueurs”
Bonne lecture et merci à nos nouveaux abonnés! N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, remarques et suggestions.
GRAND ANGLE💡La Transition Écologique va-t-elle Révolutionner Nos Professions ?
En matière de planification écologique, la question des ressources humaines est rarement identifiée comme une priorité. On se concentre souvent sur les ressources énergétiques, les ruptures technologiques, les révolutions dans le domaine des infrastructures… en évoquant peu ou pas les compétences associées à ces tendances qui vont pourtant transformer nos modes de vie et de travail. 👷♂️👩🔬
Il est indéniable que les défis de la transition ne pourront être relevés sans une main-d’œuvre formée et qualifiée. Quel sera l’impact pour nos métiers ? Faut-il craindre des destructions massives dans les industries polluantes et/ou des délocalisations en raison de la hausse des coûts de production? Doit-on appliquer la notion populaire « d’actifs échoués », (c’est-à-dire sans valeur, du fait de leur incompatibilité avec une économie bas carbone), à certaines professions ? Ou pouvons-nous au contraire, espérer de nouvelles opportunités, avec le développement de nouvelles filières et d’emplois « verts » ?
Un impact limité en agrégé
Une littérature abondante existe à propos de l’impact de la transition écologique sur le monde du travail, s’appuyant sur de nombreuses études. Si des incertitudes quant au scénario de la transition rendent les estimations difficiles, un consensus se dégage autour d’un impact net total relativement limité en termes de quantité d’emplois, les destructions dans certains secteurs étant compensées par de nouveaux besoins.
De même, les conséquences sur les niveaux de qualification sont, dans la plupart des scénarios étudiés, minimes, tordant le cou à une idée souvent rebattue d’une polarisation du marché du travail entre les cols bleus et blancs qui continuerait de s’aggraver. En effet, les destructions comme les créations d’emplois anticipées concerneront tous les niveaux- des ouvriers aux cadres – avec, dans certaines filières, une revalorisation globale des compétences et qualifications (la gestion des déchets, par exemple).
Des rotations sectorielles d’ampleur
Des réallocations significatives sont en revanche à anticiper à l’échelle des secteurs, dépassant nettement les seules filières « vertes » et activités polluantes.
Dans un rapport thématique portant sur les impacts macroéconomiques de la transition climatique, commandité par Elisabeth Borne et coordonné par l’économiste Jean Pisany-Ferry, la direction statistique du ministère du Travail (Dares) et France Stratégie ont identifié plusieurs secteurs et métiers bénéficiaires.
Les conclusions de ce rapport sont, dans l’ensemble, alignées avec les travaux menés par le think tank du Shift Project dans un chapitre consacré à l’emploi au sein du Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF), un vaste programme opérationnel proposé par les experts du think tank pour conduire la France vers la neutralité carbone. Ce Plan étudie de manière très détaillée les incidences de la transition sur 12 millions d’emplois à plein temps, soit environ 45% de la population active française en 2018.
Les rapports distinguent plusieurs secteurs particulièrement impactés par la transition :
Logement/ construction 🏠 Les scénarios de France Stratégie/ Dares et du PTEF s’accordent sur une hausse nette des emplois à prévoir dans ces secteurs. Le PTEF prévoit une croissance modérée où la forte contraction de constructions neuves (- 190 000 emplois) serait compensée par les besoins en matière de rénovation énergétique (+ 100 000 emplois, qui pourraient partiellement être issus de reconversions de postes de la construction). Le rapport métiers en 2030 anticipe une création de 50 000 emplois uniquement dédiés à la R&D, l’ingénierie et la maintenance des équipements et infrastructures en lien avec la transition énergétique.
L’impact sur l’agriculture est plus débattu 🌾. Le PTEF prévoit ici la plus forte hausse sectorielle, + 500 000 emplois d’ici 30 ans, ce qui serait un retour aux effectifs de la filière dans les années 1990. Cette croissance passerait pas une relocalisation des productions de fruits & légumes (+ 366 000 emplois) et la généralisation de pratiques agroécologiques (+ 133 000 emplois), inversant la tendance actuelle aux importations. Le scénario de France Stratégie est plus mesuré et prévoit 9 000 emplois supplémentaires dans un scénario bas-carbone d’ici 2030.
⚡L’énergie.
A l’échelle mondiale, l'Agence Internationale de l'Energie prévoit que le scénario Net Zéro pourrait entraîner une augmentation nette de 9 millions d'emplois d’ici 2050.
Pour la France, le PTEF se concentre sur les métiers liés à production électrique – soutenue par une hausse de la consommation attendue de 20% d’ici 2050. Le Plan estime que ce besoin génèrera 15 000 emplois additionnels à horizon 2050.
Sans surprise, ce sont les filières d’énergies renouvelables qui sont en plus forte augmentation entre 2017 et 2050, comme illustré par la comparaison des deux graphiques ci-dessous :Le rapport de France Stratégie anticipe des besoins accrus pour certains métiers « experts » dans l’énergie (par ex. chef de projet ENR, ingénieur étude hydrogène, conseiller énergie), ainsi que des métiers traditionnels dont les attributs se complexifient (par ex. les métiers de techniciens).
Si des destructions d’emplois majeures sont à prévoir dans les industries fossiles, les études estiment que la transférabilité intersectorielle entre les filières énergétiques est relativement élevée, notamment pour la construction de réseaux sous-marin et de plateformes offshores, mais aussi en matière de technologies liées au captage de carbone.
Les transports 🚆
L’automobile 🚗 serait, selon le PTEF, l’industrie la plus négativement impactée par la transition en termes d’emploi, avec une perte nette de plus de 350 000 postes, soit près de 40% des effectifs actuels en France. Ce phénomène, (s’expliquant par un moindre recours aux voitures prévu dans les scénarios du PTEF, ainsi que par l’électrification du secteur qui demande moins de pièces et de main d’œuvre) pourrait être partiellement amorti par une relocalisation de la production de batteries et d’infrastructures de recharge.
Le secteur du vélo 🚲 (électrique et traditionnel) pourrait créer, selon le PTEF plus de 230 000 emplois. Cette croissance passerait par une sophistication et relocalisation de la filière : des vélos plus qualitatifs et durables.
Les emplois perdus dans l’aviation ✈️ (40 000) devraient, selon le PTEF, être intégralement reportés vers le secteur ferroviaire.
Pour le transport de marchandises 🚚, le Plan anticipe 100 000 chauffeurs routiers de moins avec, à l’inverse, 100 000 emplois créés dans la cyclo-logistique pour le dernier km.
Les services aux entreprises 🏢 seraient, selon le rapport de France Stratégie, favorablement impactés, avec un besoin accru dans les métiers d’ingénierie et de recherche, ainsi que dans les secteurs juridiques, financiers et comptables (on pense notamment aux obligations induites par le reporting extra-financier et le phénomène de judiciarisation de la RSE).
Les facteurs de succès
A l’heure où nous nous heurtons à une problématique de finitude des ressources naturelles, le développement de ressources humaines adaptée à la transition apparait plus que jamais comme un enjeu crucial.
Les opportunités pour repenser le monde du travail à la lumière de la transition sont nombreuses. Néanmoins, l’exercice exigera une planification rigoureuse, structurée autour de 4 axes :
Anticiper 🧭 : La puissance publique doit fixer une boussole pour réorienter les acteurs autour d’une politique d’emploi mieux alignée aux priorités industrielles. Cela suppose une vision de long terme, permettant de flécher les efforts et les investissements à la lumière des projections de croissance/ décroissance de chaque filière. A titre d’exemple, on peut se poser la question de la pertinence des débats actuels autour de la pénurie de chauffeurs routiers en Europe vs la relative faiblesse des politiques de soutien en matière de vocations agricoles.
Revaloriser 🔄 : Les difficultés existantes d’inadéquation entre l’offre et la demande dans certains secteurs risquent d’être renforcées. Certains métiers essentiels comme le logement et l’agriculture peinent déjà à trouver de la main d’œuvre actuellement- notamment du fait de leur pénibilité et des niveaux de rémunération. Une transition réussie nécessiterait de lever les obstacles à l’attractivité de ces secteurs clés – en y concentrant les efforts de formation et de rééquilibrage de la valeur.
Accélérer 🚀: De très gros besoins en matière de formation initiale et continue devraient être soutenus. Si les transferts de compétences sont possibles et souhaitables, les reconversions ne pourront se faire facilement sans des politiques publiques ambitieuses afin de revaloriser les compétences.
Une étude récente du FMI a ainsi démontré que la probabilité de passer d’une activité polluante à un secteur « vert » reste très faible, de l’ordre de 4 à 7%, alors que l’inverse est de l’ordre de 41 à 54%.
4- Coordonner 🤝
A l’échelle nationale entre les partenaires sociaux : les études menées par le FMI suggèrent que les politiques environnementales sont plus efficaces dans les pays où le marché du travail et les négociations collectives sont coordonnés entre entreprises, syndicats et gouvernements, pour appuyer une transformation verte en tant qu’objectif commun.
A l’échelle locale entre les acteurs des territoires : Pour la France, le PTEF insiste sur le besoin d’une meilleure coordination des interventions des corps de métier du tissu des TPE/PME (par exemple dans le secteur de la rénovation énergétique, entre les compétences des entreprises du bâtiment et les prestations des électriciens). A cet égard, le rôle des syndicats et fédérations professionnelles dans ces processus doit être renforcé, ainsi que le recours à des Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) qui permettent une meilleure collaboration entre les entreprises autour de projets de décarbonisation.
Au-delà des efforts collectifs, que faire pour organiser la transition du travail à notre échelle ? Comme toujours dans @Exfiltré.e.s nous vous montrons que des actions immédiates sont possibles- fonçez sur la section suivante pour en savoir plus!
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DU SAVOIR AUX ACTES 🙋: Changer de job pour trouver du sens
Vous êtes déterminé à changer d’emploi pour mieux aligner votre gagne-pain avec vos convictions écologiques, mais vous vous demandez comment et où chercher? On vous mâche le travail.
Définir son projet pro 🧭
Pour avoir un impact positif au travers de sa vie professionnelle, il est important de comprendre les dimensions possibles de ce qualificatif: C’est quoi un job “impactant”?
un job à impact dans une organisation classique
une organisation impactante
Pour le premier, nous avions exploré la piste du “changement de l’intérieur” dans notre numéro de Janvier. Nous en avions évoqué les limites, et notamment cette question de l’équilibre des pouvoirs de décision que l’on peut résumer ainsi: comment agir pour la transition lorsque que dans notre organisation, des dizaines de personnes à des postes plus importants sont payés pour obtenir les résultats inverses?
Nous nous concentrons donc ici sur la deuxième option, celle de faire le grand saut dans une nouvelle organisation dont l’activité elle-même a un impact positif sur les enjeux environnementaux et sociaux.
Dans l’épisode “How to quit your job for the climate”, le podcast “Zero: The climate race”1 a suivi et interviewé des personnes ayant entamé une transition pro dans les dernières années. Parmi les enseignements clés des témoignages recueillis :
✅ Soyez patients : La recherche peut être longue, surtout en cas de reconversion radicale, mais le domaine est en croissance et les opportunités devraient être de plus en plus nombreuses.
✅ Changez de mentalité : considérez que l’impact obtenu fait partie de votre rémunération “intangible”, car votre paye en euros a de fortes chances de diminuer alors que votre épanouissement global augmente.
✅ Capitalisez sur votre expérience : Plutôt que de changer complètement de type d’emploi, on maximise son efficacité et ses chances de reconversion réussie en postulant pour des jobs qui utilisent directement nos compétences et expertises au service d’une organisation à impact, qui aura souvent autant besoin d’un contrôleur de gestion ou d’experts juridiques par exemple.
✅ Activez et sollicitez votre réseau!
Quelle organisation, dans quel secteur? 👜
Shift your job est une plateforme créée à l’initiative des Shifters, association regroupant près de 19000 membres apportant un soutien bénévole au centre de réflexion The Shift Project, qui œuvre à la décarbonation de l'économie. Elle établit une cartographie des entreprises et organisations présentes en France dont l’activité et la mission sont alignées avec les enjeux de la transition carbone. A l’heure actuelle, près de 2600 organisations sont recensées, regroupées en 12 secteurs et plus de 300 sous-secteurs identifiés comme impactant. A noter, elle ne se focalise aujourd’hui que sur l’enjeu climatique et laisse de côté les autres limites planétaires.
Dans son guide d’utilisation, la plateforme propose d’autre précieux conseils:
✅ Faire preuve d’esprit critique, notamment dans l’appréciation de l’éventuel impact positif de l’entreprise (a-t-on besoin d’un 36e installateur de panneaux solaires dans la région? La santé financière du projet permettra-t-elle d’atteindre les objectifs d’impact?)
✅ Bien comprendre le fait que les solutions techniques ne remettent pas en cause le fonctionnement global du système qui est à l’origine des crises sociale et environnementale, et qu’il y a des effets rebond (on finit par consommer plus car on a meilleure conscience).
✅ Ne pas oublier que l’activité ne dit rien de la culture d’entreprise - qui est évidemment primordiale.
L’initiative portée par des étudiants de grandes écoles “Pour un réveil écologique” propose une grille de questions permettant d’évaluer plus globalement le caractère impactant des entreprises, depuis sa stratégie à ses pratiques de lobbying.
Pour les ingénieurs mais pas seulement, le site l’Inparable (Ingénieur Pareto du Durable) aide à faire les premiers pas vers un métier porteur de sens et à fort impact. Sa proposition de grille d’analyse des modèles d’impact est poussée et complétée par une cartographie complète:
Le site propose aussi une liste d’axes d’impact et d’organisations utiles pour définir son champ de recherche.
Enfin, pour un accompagnement complet avec un bilan de compétence, le programme Chance propose un suivi de 3 mois de la transition professionnelle, avec un équipe de coachs certifiés. Il a déjà accompagné plus de 20000 personnes, mais ne se concentre pas spécifiquement sur la durabilité.
Les pistes à explorer 🏁
Outre la liste d’organisations proposée par Shift your job ou l’Inparable, des sites recensent directement les offres d’emplois dans le domaine:
La plus complète: Jobs That Make Sense
Cette plateforme recense plus de 14000 offres d’emplois dans 20 domaines d’impact en France. Le bonus: le moteur de recherche a de nombreux filtres dont un filtre géographique, sur le type de poste, le télétravail et même les Objectifs de Développement Durables concernés!
Bonus: le site recense également de nombreuses formations utiles pour la reconversion.
Les cabinets de recrutement spécialisés
Birdeo, fondé en 2010 par Caroline Renoux (interviewée plus bas dans notre rubrique Coup de Coeur) est un cabinet de recrutement et de chasse de tête spécialisé dans les métiers de la RSE labellisé B Corp et Société à Mission. Il recense une quarantaine d’offres d’emploi en cette fin avril 2024. Le cabinet a innové en créant une plateforme spécifique pour les freelance, People4impact .
Pour les cadres en quête de sens au travail ou souhaitant entreprendre une reconversion engagée, le cabinet propose une offre d’accompagnement d’évolution de carrière, YourFuture4Good.
Autre cabinet bien établi dans le domaine, Orientation Durable se présente comme le cabinet de recrutement de l’économie sociale et solidaire et de l’intérêt général, donc plutôt tourné vers les enjeux sociaux et sociétaux, avec une vingtaine d’offres disponibles.
Une multitude d’autres cabinets spécialisés ont fleuri dans le domaine, comme Mousqueton, Gaia, ou encore Omeva. D’autres cabinets plus généralistes sont également actifs au travers de divisions “impact” ou RSE, tels que MP Recruiting ou Mindpartners.
Enfin, n’oublions pas nos camarades anglophones: le cabinet Acre Ressources, présent à Londres, Amsterdam, New York et Singapour est actif depuis plus de 20 ans dans le domaine et recense de nombreuses offres dans la finance et dans l’industrie.
Pour les financiers, le cabinet Sheffield Haworth, bien que non spécialisé, fournit des rapports trimestriels intéressants sur les tendances du marché dans les métiers liés à l’investissement durable et la finance à impact.
Dernier conseil : Soyez collaboratifs ! Envoyez-nous vos suggestions pour enrichir notre article en direct
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COUP DE COEUR 💚 de notre invitée
Ravies de partager avec vous le contenu inspirant du mois sélectionné et présenté par Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo. Merci à elle pour cette contribution !
À tous ceux et celles qui pensent que la reconversion n'a pas d'âge, je recommande vivement "Ré-entreprendre sa vie à 50 ans" de Frédérique Cintrat. C'est un livre qui aborde avec justesse cette grande étape de la vie.
50 ans : l'âge d'un nouvel élan ! C'est le moment de prendre conscience de son parcours, de ses aspirations et d'oser faire de nouveaux choix.
La maturité professionnelle acquise, le recul des expériences professionnelles et de la vie sont des atouts précieux dans cette période de transition. Et pourquoi ne pas envisager l'intergénérationnel ? Apprendre à travailler ensemble avec les plus jeunes générations est une source de création de valeur et d'enrichissement mutuel.
Pour tous les cadres en quête de sens que je croise, ce livre est source d'inspiration. C'est le moment idéal pour se réinventer et poursuivre son chemin avec engagement et détermination !
Ce numéro vous a plus? Abonnez-vous en cliquant sur le lien ci-dessous :
Production Bloomberg Green, 2023
Quel article éclairant pour ce 1er mai ! En célébrant le travail, réfléchir à la transition climatique est essentiel. Les impacts sur le marché du travail sont divers : certaines industries comme l'automobile seront fortement touchées, tandis que des secteurs tels que la construction et l'énergie pourraient voir une croissance. Pour ceux en reconversion, les conseils pratiques sont précieux, avec des ressources comme Shift Your Job et Inparable pour guider le chemin. En parlant de transition, https://electricienchateauguay.ca/ Electricien Châteauguay illustre bien les efforts nécessaires pour moderniser nos infrastructures énergétiques. Merci pour cette analyse approfondie !